« Quand vous avez travaillé dur (…) vous ne fermez pas cette porte des opportunités que vous avez réussi à ouvrir (…) vous la laissez grande ouverte pour donner aux autres les mêmes chances qu’à vous. » Michelle Obama

téléchargementIcône de mode, mère sportive, Michelle Obama séduit par sa personnalité spontanée et humble. Première first lady noire à la maison blanche, elle est aujourd’hui adulée par une grande partie du peuple américain. Portrait d’une femme simple qui a réussi à révolutionner le statut de première dame.

Qu’elle danse ou qu’elle fasse des pompes, sur les écrans américains, l’ancienne first lady, se prête volontiers au jeu des médias. Toujours avec élégance. Charismatique et éloquente, les discours prononcés par Michelle Obama ont souvent contribué à remonter son mari dans les sondages. Si elle a été un soutien de poids pour l’ancien président des Etats-Unis, incarner le bras droit de l’homme le plus puissant du monde n’a pas toujours été facile pour la brillante avocate. Petite, Michelle Obama est en effet une enfant surdouée. Son intelligence et sa force de caractère lui permettent d’obtenir une bourse d’étude pour Harvard et Princeton. En 1988, diplômée de ces prestigieuses universités, elle choisit le droit comme vocation. C’est d’ailleurs dans un cabinet d’avocat qu’elle fera la rencontre du président des Etats-Unis qui travaillait pour elle comme stagiaire.

Un esprit brillant, de l’ambition à revendre

Le temps de deux mandats, Michelle Obama a donc dû mettre sa carrière entre parenthèse. Mais L’ex first-lady n’est pas pour autant restée dans l’ombre de son mari. L’Amérique découvre ainsi une première dame active et sensible, mettant un point d’honneur à être une femme du peuple. Son caractère et ses valeurs, Michelle Obama les doit avant tout à son éducation. Née dans les quartiers populaires du sud de Chicago, l’ancienne first lady est en effet issue d’une famille très modeste qui lui a appris le sens de la discipline.

Des principes et des valeurs formateurs

L’éducation stricte qu’elle reçoit, Michelle Obama la transmet à ses deux filles, Malia et Sacha. Mère aimante mais intransigeante, elle donne l’image d’un couple et d’une famille simple au rythme de vie le plus « normal » possible. L’ex first lady tient à ce que ses enfants conservent une hygiène de vie irréprochable. Un principe qui la mènera à créer le mouvement « Let’s move » en signe de lutte contre l’obésité infantile aux Etats-Unis. « Une bonne alimentation et une pratique sportive régulière » prône -t -elle, c’est le message qu’elle tentera de faire passer tout au long du mandat de son mari.

Modeste et facile d’approche, la personnalité de Michelle Obama se retrouve dans ses tenues vestimentaires. Souhaitant véhiculer l’image d’une femme simple, elle arbore une robe à 138 dollars pendant la célèbre émission d’Oprah Winfrey, qui inspirera des millions d’américaines entraînant une rupture de stock de la robe en question, et ce, en seulement deux jours.

Icône de mode incontestable, Michelle Obama a su renouveler l’image des « first lady », sans se cantonner à un rôle de figuration. Restant fidèle à elle-même, après huit de règne, elle achève une ère spéciale gravée à jamais dans l’histoire des premières dames américaines.

Robert Louis Stevenson

Il trouble nos sens, éveille notre attention

 

Nous nous posons sans cesse des questions existentielles. Elles surviennent pendant qu’on fixe l’horloge numérique dans le tram à 8h30, elles trottent dans notre esprit dans un moment d’égarement. Qu’y a-t-il après la mort ? Et si je lisais dans les pensées ? Et si le monde autour de moi n’existe pas en réalité ? On pense, on improvise une argumentation dont on sait qu’elle ne tient pas la route, et le « bip » d’une notification SnapChat (instagram, facebook, linkedin) nous ramène à la réalité.

Parmi ces interrogations existentielles, la question de la dualité humaine se pose depuis des siècles. L’homme naît-il bon ? L’homme naît –il mauvais ? Est-il un consensus entre le bon et le mal ? Dr Jekyl et Mr Hide y répond. En partie. L’œuvre de Stevenson nous désarme devant la question. Nous ne savons pas. Nous ne savons jamais. Et c’est bien ce qui est fantastique. L’intrigue et parfaite. A aucun moment du livre vous ne pouvez prédire le dénouement. 

 

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C’est fin. Troublant. On réfléchit. On émet des hypothèses. Et on se trompe.Souvent. Toujours. Fatalement. Je pense que Stevenson a un objectif dans cette œuvre : nous. Nous, hommes, sommes son dessein.

L’œuvre de Stevenson démontre que nous ne sommes pas ce que nous croyons. Ou plutôt que nous croyons être ce que nous ne sommes pas.

Pablo Neruda, voyage de l’esprit

Ricardo Eliécer Neftali Reyes Basoalto plus connu sous le nom de Pablo Neruda est né à Paral en 1904, au Chili. Né au cœur des grands lacs de la Patagonie, il décrit le Chili comme une terre malheureuse portant un héritage historique et politique difficile. Toutefois, dans un entretien retranscrit par INA, Pablo Neruda confie que le Chili lui a donné la vitalité nécessaire pour connaître le monde et pour construire son identité d'écrivain. Sa terre, la plus grande du monde comme il aime la qualifier, a constitué une source d'inspiration pour l'ensemble de son oeuvre. Où qu'il se trouve Pablo Neruda est chez lui, du moins c'est bien ce qu'on ressent à lecture de ses œuvres, lui qui considère toute sa terre comme sa résidence, lui qui d'un cri humain fait le Chant général.

Ce qui est remarquable chez Neruda ? Le sentiment d'universalité qui l'habite. Le poète cultive le sentiment que l'homme est le même partout. Au delà de ces espaces qui nous séparent, Neruda fait le choix d'unir les hommes dans leur différence. Saisir et retranscrire l'universalité de la vie humaine : c'est là le dessein de Pablo Neruda. Neruda ne l'a jamais caché, sa grande influence littéraire et culturelle a été celle de la France. Il confie même que cette influence a déterminé tous les écrivains de son siècle et qu'elle se remarque au sein de leurs oeuvres. Une langue riche, une poésie peuplée d'images, un voyage de l'esprit : c'est ça la touche Pablo Neruda.

 

 

Ce que j’aime dans la poésie de Neruda ? Il n y a pas d’envolées lyriques, de termes compliqués ni d’implicite caché. Bien que tout cela puisse être plaisant chez un Baudelaire, un Victor Hugo, et surtout un Mallarmé, ce n'est pas toujours nécessaire pour faire de la poésie. En somme, ça fait du bien de comprendre un poème, tout simplement. Il est vrai que le style Neruda apparaît simpliste. Par exemple, là où l’on s’attendrait à « Splendide être à la silhouette voluptueusement dessinée portant le monde en sein », Pablo Neruda écrit « Corps de femme ». Grande amatrice du lyrisme, je trouve qu’il en manque un peu quelquefois dans la poésie de Neruda. Toutefois cette remarque n’enlève rien au brillantisme (oui ce mot n’existe pas) de son style tant il parvient à retranscrire la profondeur du message du poète. 

 

LE PETIT + DE LA RÉPLIQUE !

Le film sur la vie de Neruda sortira en salle prochainement. Début 2017 sera l’occasion de (re)découvrir dans les salles de cinéma l'immense poète chilien. Ce n’est pas un biopic conventionnel que nous propose le réalisateur Pablo Larrain, mais bien une chasse dangereuse et excitante retraçant le portrait d’un poète fugitif et résistant. Si la poésie de vous tente pas (ou que vous avez la flemme), voilà un bon moyen de ne peut pas passer à côté de l'histoire d'un monument des mots. De Pablo Neruda, on connaît son œuvre mais beaucoup moins son combat contre le fascisme chilien. 

Une fois de + la Réplique a pensé à tout.

Icône, plume de caractère : découvrez Chimamanda Ngozi Adichie

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Americanah est la raison pour laquelle je suis passionnée de littérature étrangère. Cette œuvre est la raison pour laquelle je prône, clame et soutiendrai toujours qu’il est nécessaire, essentiel, vital de parcourir un roman écrit par un auteur étranger. Americanah témoigne de l’urgence qu’il y a à jeter un œil par-dessus nos frontières. Par-dessus nos repères et nos évidences.

AMERICANAH, SON OEUVRE SOLAIRE

Americanah c’est l’histoire d’une jeune nigériane nommée Ifemelu qui est amenée à se confronter à un nouveau monde : L’Amérique. Ce qui est brillant dans cette œuvre ? La simplicité, l’humilité et la lucidité du style de Chimamanda Ngozi Adichie. Elle n’en fait jamais trop. Le choc des cultures n’est pas dramatique, il n’est ni enjolivée ni diabolisé. Dans l’œuvre de Chimamanda Ngozi Adichie je suis tombée littéralement amoureuse d’une chose : Ifemelu, le personnage principal. Elle est le comble pour un personnage de roman : vrai. A tel point que j’ai pensé à de nombreuses reprises que le personnage avait bel et bien existé, il faut dire que l’histoire se rapproche de celle de Chimamanda Ngozi Adichie elle même… Chimamanda Ngozi Adichie a fait le choix de ne dépeindre Ifemelu ni comme étant le stéréotype de l’africaine terrifiée par le monde occidentale,  ni emplie d’une haine excessive Pro Black Power. Le talent de l’auteur est d’avoir pensé le personnage de Ifemelu comme constitué d’un combo parfaitement dosé de tout cela à la fois.

QUI EST-ELLE ?

Née dans la ville d’Enegu au Nigéria, elle quitte sa terre natale à l’âge de 19 ans pour les Etats-Unis. Son parcours ? Brillant. Après avoir étudié à l’Université de Drexel de Philadelphie en Pennsylvanie, Chimamanda Ngozi Adichie opte pour l’Eastern Connecticut University afin de vivre plus près de sa grande sœur, qui exerçait la médecine à Coventry. Cette partie de sa vie est assez significatif dans Americanah, à tel point que j’ai souvent cru qu’Ifemelu et elle n’étaient qu’une seule et même personne. Elle poursuit à Coventry ses études en communication et en sciences politiques. En 2001, elle obtient son diplôme universitaire avec une mention honorifique. Elle achève ensuite un master en création littéraire à l’université de Baltimore en 2003. Elle obtient un une maîtrise de l’art d’études africaines à l’université de Yale en 2008. Rien qu’ça ! Son premier roman, l’Hibiscus Pourpre (Purple Hibiscus), roman d’initiation où un frère et une sœur finissent par retrouver leur voix, publié en 2003 est très bien accueilli par la critique, et sera proclamé Meilleur premier livre du prix littéraire Commonwealth writersPrice en 2005.

 

LE PETIT + DE LA RÉPLIQUE !

Le grand public la connaît pour son intervention dans le dernier album de (l’immense et époustouflante) Beyoncé en 2013 sur le titre Flawless dans lequel une partie de son discours We should all be feminists (« Nous devrions tous être des féministes », discours traduit en français sous le titre « Nous sommes tous des féministes »), a été prononcé pour une conférenceTEDx en décembre 2012. Elle avait donné un autre discours TED auparavant, discours mis en ligne en 2009 et intitulé The danger of a single story (« Le danger d’une histoire unique »). Un discours poignant par la simplicité qu’a Chimamanda Ngozi Adichie à dénoncer les injustices douloureusement ancrées dans nos sociétés. A écouter, écouter, écouter et re-re écouter.

Léonara Miano, authentique

Alors que la question de l'identité n’a jamais été plus abordée en France, dans un climat  où le discours xénophobe gronde et prévaut au sein de la sphère politique, l'auteur Leonora Miano joue de sa plume et couche ses inquiétudes et sa colère sur le papier.

«Depuis 2007, la France n’est plus le pays que j’ai connu en arrivant en 1991, ni celui que je peux me représenter. Un pays imparfait, certes, mais où l’on est curieux de l’autre, où la culture importe, de même qu’une certaine forme d’élégance. On a réussi à presque tout saccager en très peu de temps. On ne pourra pas faire comme si rien ne s’était passé, comme si on n’était pas descendus aussi bas dans la vulgarité, dans l’agressivité à l’égard de l’étranger ou de ceux qui représentent l’étranger.» (propos recueillis par le journal Slate.fr )

 

QUI EST-ELLE ?

 

Née à Douala au Cameroun, Prix Goncourt des lycéens en 2006 pour Contours du jour qui vient, elle reçoit le prix Femina il y a 3 ans pour la Saison de l'ombre. En 2010, son roman culte Blues pour Elise fait parler une France noire, urbaine et contemporaine. Début janvier, Leonora Miano publie un livre majeur: Ecrits pour la parole (L’Arche) ce texte fait parler de lui dans les milieux du théâtre, étrangement il n’a fait l’objet d’aucune critique dans la presse française.
Dans son dernier livre, Crépuscule du Tourment, Leonaro Miano décrypte les non-dits de la société française sur les questions raciales.

Relevant au passage une production littéraire contemporaine qui «écrit encore une France toute blanche », elle brise le silence sur les clichés qui collent durablement à la peau des femmes en général, des femmes noires en particulier. Invitée de Patrick Cohen sur France Inter, elle s'exprime sur son huitième roman Crépuscule du Tourment chez Grasset. 4 voix de femmes africaines qui racontent tout simplement leur vie de femme, leur secret de famille, leur intimité. Ces femmes d’horizons divers dont elle est le porte parole, ne sont pas toutes africaines, elles sont aussi caribéennes, elles ressemblent à des femmes qu'elle a connu mais elles sont  surtout des "outils d’auscultation d'elle-même". Peintures tourmentées et sombre, portraits terribles de la bourgeoisie africaine contre laquelle elle s'insurge.

Son regard critique porte aussi sur la culture. Elle dénonce cette tendance, ce "comportement de colonisés" propre à cette bourgeoisie qui idolâtre, déifie, le modèle occidentale. Elle qui a refusé d'aller au lycée Français, mais qui a choisi de renoncer à la nationalité Camerounaise, lorsque l'on lui demande ce qu'est être Français, elle répond que c'est simplement vouloir participer au projet qu'est la France. 

"La vérité de mon identité c'est l'hybridité"

Même si l’auteur a bien conscience d’être perçue comme un écrivain en colère, elle n’a pas de haine, ni de revanche à prendre ni même de leçons à donner. «Si je peux travailler sur ces questions, c’est au contraire que je suis apaisée», affirme-t-elle dans le journal Le Monde

« La fille du train » est sorti en salle le 26 octobre : un film adapté du roman de Paula Hawkins

Après avoir été un best seller planétaire, le thriller psychologique de la romancière britannique Paula Hawkins arrive sur les écrans français dans une adaptation brillante signée Tate Taylor avec Emily Blunt en tête d’affiche. Tate Taylor est connu notamment pour avoir réalisé « La couleur des sentiments » qui a recueilli plus de 46 millions de dollars de recettes. Pour le rôle de Rachel dans « La Fille du train », Emily Blunt que l’on connait dans «  Le Diable s’habille en Prada », n’a pas hésité à écorner son image de beauté anglaise. Sa performance a de grandes chances d’être récompensée aux Oscars.

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Connaissez-vous l’histoire terrible de Rachel, Anna et Megane ?

Au départ j’ai pensé à un destin prévisible vouant Rachel, alcoolique et divorcée, à une vie de remords et de chagrin. J’ai pensé qu’après m’avoir montré que Rachel prenait le train tous les jours à la même heure, on me demanderait d’établir un lien logique entre son habitude et le fait qu’elle puisse tuer la nouvelle épouse de son ex-mari. Tous les jours, à la même heure, dans le même train, à travers la vitre, Rachel regardait Mégane les yeux vitreux, emplis de haine et de désespoir. Mégane, jeune fille blonde et resplendissante, était la voisine d’Anna et gardait sa fille Ivy. Parfois, sur le ponton de sa maison Mégane embrassait langoureusement un jeune homme séduisant. Anna quant à elle, berçait tendrement la petite Ivy en la contemplant avec l’affection naturelle d’une mère épanouie.

Rachel connait Anna, car celle-ci est la nouvelle épouse de son ex mari, Tom. Anna a peur de Rachel ou plutôt redoute qu’un jour elle revienne reprendre ce qui lui était de droit. D’autant plus que Tom recevait des appels et des messages incessants provenant d’un numéro inconnu.

               Un jour, les corps de Mégane et Tom sont retrouvés sans vie. Tout deux ont été sauvagement assassinés, mais ce n’est pas ce que vous croyez.


MERCI QUI ? MERCI PAULA HAWKINS !

En effet, le film a été adapté du roman écrit par l’écrivain britannique Paula Hawkins publié en 2015. Je ne connaissais pas Hawkins avant La fille du train, mais autant vous dire que je prendrai plaisir à rattraper mon retard. Le style fait penser à Stevenson. Ce polar est vif, haletant, nerveux, il prend aux trips et semble se jouer de vous, en un mot : jouissif. Le suspens débute dès les premières pages et ne vous quitte pas. Jamais. Aucun répit, aucune de pause, l’action s’enchaîne et se déroule sans temps mort. Et puis il y a l’ambiance qui y règne. Cette atmosphère lugubre au sein de laquelle, étrangement, on se sent bien. Les points de vues alternent si bien que quand on pense avoir trouvé des réponses, elles s’envolent tout de suite après, détruisant ainsi les pièces du puzzle que nous avions consciencieusement assemblées. Toutefois on continue, encore et encore sans relâche. Il y a quelque chose dans l’oeuvre d’Hawkins qui pousse à mener l’enquête, à réunir les indices pour connaître le fin mot de ce drame. On se prend au jeu, redoutant l’arrivée des dernières pages. Il est devenu pour moi, je dois bien l’avouer, une véritable obsession. Vous ne prendrez plus jamais le train comme avant.